Une vie aventureuse
et romanesque
Un auteur polygraphe
respecté
Un membre actif de la
République des lettres
Un homme de foi au
carrefour des religions
Un bibliophile et un
amateur de littérature

The Psalmes of David,
manuscrit (fin XVIe siècle)

Page de titre, [Philip Sidney and Mary Sidney Herbert, trad.], The Psalmes of David, manuscrit (fin XVIe siècle), MS 1110.

La Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne ne conserve que trois manuscrits ayant appartenu à Digby, dont un recueil d'opuscules théologiques divers et une somme philosophique de John Dumbleton (BIS, Réserve MS 790 et MS 599). Ces deux derniers faisaient très vraisemblablement partie à l'origine du legs que lui fit Thomas Allen.

Particulièrement précieux, ce psautier manuscrit est un document remarquable. Il s'agit de la traduction des Psaumes de Sir Philip Sidney (1554-1586) et de sa sœur Mary Sidney Herbert, comtesse de Pembroke (1561-1621), composée à la fin du XVIe siècle. Philip Sidney n'en avait traduit que 43 avant sa mort prématurée en 1586 et sa sœur complètera la traduction dans les années qui suivent. Copiés très probablement vers la fin du XVIe ou le début du XVIIe siècle par un scribe professionnel, il s'agit de l'un des 17 manuscrits répertoriés de ces Psaumes, au protestantisme militant, que la Comtesse refusa toujours d'imprimer pour des raisons complexes qui tiennent autant à l'impératif de modestie inhérent à son rang qu'à la géopolitique de la période.

Cette paraphrase en vers, très érudite, se fonde sur une connaissance approfondie des traductions anglaises précédentes, mais aussi de la Bible de Genève et des œuvres de Bèze et de Calvin. Mary Sidney y expérimente en outre avec la forme poétique, employant 128 formes métriques différentes. Ces Psaumes, qui circulèrent sous forme manuscrite, eurent une très grande influence sur la poésie anglaise du XVIIe siècle, notamment sur les poètes John Donne et George Herbert. L'ouvrage ne fut imprimé pour la première fois qu'au XIXe siècle. Le fait que Digby ait emporté ce manuscrit avec lui en exil semble témoigner de son attachement particulier à un document exceptionnel. La reliure, une sobre basane brune fermée par des lacets, ne permet malheureusement pas d'en savoir plus sur la trajectoire du manuscrit.

[Philip Sidney and Mary Sidney Herbert, trad.], The Psalmes of David, manuscrit (fin XVIe siècle), p. 102-103, MS 1110.