MS 2037-2, f. 41 et 42

Page droite d'un manuscrit médiéval à une seule colonne sans décor. L'apparence de la page est dominée par ses dégradations : très nombreux trous de vers, couleur brune de mouillures anciennes sur toute la marge gauche qui déborde sur toute la moitié supérieure du texte et qui a en partie effacé le texte.

Cote : Paris, Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, MS 2037-2, f. 41-42

Notice CALAMES : http://www.calames.abes.fr/pub/ms/UNIA17096

Numérisation NuBIS : https://nubis.univ-paris1.fr/ark:/15733/mt9s

Auteur(s) et Titre(s) : Extrait du Commentaire sur Luc (22,24-29) de Bède le Vénérable, probablement inséré dans un bréviaire.

Date : xive s.

Langue : latin

 

Description physique

Support : parchemin. Nombreux trous de vers, traces d’eau dans la marge supérieure externe (vues 1 et 4), traces de colle sur le recto initial (vues 2-3).

Nombre de ff. : deux fragments d’un seul feuillet, qui a été coupé en deux dans le sens de la hauteur, isolant de la sorte une colonne sur chaque recto ou verso de fragment.

Dimensions : (et justif.) : env. 490 x 160 mm pour les fragments (bords irréguliers), 334 x 100 mm pour l’espace écrit. 34 lignes par colonne.

Réglure : Réglure à l’encre noire

Codicologie : Ces deux fragments proviennent de la reliure d’un manuscrit qui appartenait au fonds de la Bibliothèque de la Sorbonne. Ils ont été déposés et insérés dans un album de fragments en 1979. Ils sont insérés aux intercalaires 41 et 42 de cet album.

Écriture : gothique

Décoration :

  • R(esponsorium) et L(e)c(ti)o IX rubriqués (vue 4).
  • L’initiale suivante E(t) est une capitale rubriquée de double module, ornée d’entrelacs à l’encre noire.

 

Description

Bède le Vénérable, Commentaire sur Luc 22,24-29 (ex eo nequitias obtecturi aut pro iusto defensuri … pater disposuit filio regnum, quem factum)

Cf Beda Venerabilis, In Lucae euangelium expositio, éd. D. Hurst, CCSL 120 (Turnhout, 1960), ici p. 380 (ligne 682)-382 (l. 755)

Répons (Domine preuenisti) inséré de Luc 22,27 (l. 740 de l’édition) : Lectio IX (vue 4), à la suite de la citation de Mt 20,28 (Sicut filius hominis non uenit ministrari sed ministrare et dare animam suam retemptionem pro multis).

Ordre de lecture des fragments :

  1. inc. : ex eo nequitias obtecturi ; expl. :  et qui pote[statem habent]
  2. inc. : [pote]statem habent super eos ; expl. : noli extolli sed esto in illis
  3. inc. : quasi unus ex illis ; expl. : sicut filius
  4. inc. : hominis non uenit ; expl. : quem factum

Provenance :

Origine inconnue, provenance ancienne également inconnue ; on ignore, à ce jour, dans quel livre ces défaits avaient été insérés pour consolider la reliure.

Cachet de la Bibliothèque de l’Université en haut de la marge droite de la vue 4.

Ces deux fragments font partie d'un ensemble de 94 pièces retrouvées dans les plats d'anciennes reliures (xiiie- xviie siècles).

 

Commentaire

 

Les défaits : le recyclage du parchemin au Moyen Âge

Au cours du Moyen Âge, les manuscrits anciens, abîmés ou périmés car on disposait d’une copie plus récente, furent été recyclés, le parchemin étant une matière solide et relativement précieuse. Certains d’entre eux, une fois démembrés, furent collés sur les reliures pour renforcer ces dernières. Ce phénomène s’amplifia à l’époque moderne avec les développements de l’imprimerie. Dans ce cas précis de ces fragments, on ignore dans quel volume ils furent insérés. La difficulté à lire le recto du feuillet initial s’explique par l’usage de la colle, puis du traitement pour détacher la pièce. On peut imaginer que ce fragment était utilisé comme contre-garde ou bien comme ancienne garde.

La place de ce manuscrit dans la tradition manuscrite du Commentaire sur Luc de Bède le Vénérable

Le texte a connu une diffusion moyenne ; on en connaît au moins trente témoins, plutôt pour la période viiie- xiiie s. (cf. Daniel Hurst, préface à l’édition, éd. cit., p. V-VII).

L’insertion, ici, d’un répons, suggère un usage liturgique et l’indication de la lectio IX renvoie au bréviaire. À partir de l’époque carolingienne en effet, des commentaires exégétiques sont utilisés pour élaborer des homéliaires, puis des bréviaires. Le passage de Luc 22, 24-30 est lu pour les fêtes des saints Apollinaire et Barthélemy. C’est à ce titre que l’extrait du commentaire de Bède sur ces lemmes a été inséré dans un bréviaire.

 

Bibliographie :

Henri Barré, Les homéliaires carolingiens de l’École d’Auxerre. Authenticité – Inventaire – tableaux comparatifs – initia, Studi e testi 225, Città del Vaticano, Biblioteca apostolica vaticana, 1962

 

Signature : Notice rédigée par Sumi Shimahara (juin 2022) dans le cadre du projet LEGETIMAM financé par Sorbonne Université.