L'atelier de numérisation de la BIS
Tournée à l’origine vers les problématiques de service au public, l’activité de reproduction est ancienne au sein de la bibliothèque de la Sorbonne. Elle débute à la fin des années 1970 avec la création d’un atelier de microfilmage et l’achat d’équipements de photo-reproduction. En 2000, ces équipements sont remplacés, dans le cadre d’un contrat de location, par une station de numérisation noir et blanc capable de produire des images en haute définition et adaptée au traitement de documents anciens et fragiles (balance porte-livre permettant de ménager la reliure des ouvrages, contrôle de l’exposition, absence de vitre de contact). En 2006, la bibliothèque acquiert une station de numérisation en couleur dotée des mêmes caractéristiques. Quatre opérateurs, issus de l’équipe des magasiniers de la Réserve, se relaient aujourd’hui pour concrétiser une politique de numérisation, conciliant la nécessité de maintenir un service de reproduction efficace et la volonté de mettre à disposition de la communauté scientifique des corpus consultables à distance, accessibles à partir de NuBIS, bibliothèque numérique de la BIS ouverte en 2017. Depuis 2010, l’atelier de numérisation est installé à proximité de l’atelier de conservation-restauration, proximité favorisant les synergies entre les deux ateliers qui collaborent ainsi quotidiennement à la préservation des collections patrimoniales.
Au-delà de l’objectif de production d’images, tout projet de numérisation portant sur des collections patrimoniales doit en effet être impérativement précédé d’un examen de l’état de conservation des documents concernés, ce dernier débouchant, le cas échéant, sur des interventions de conservation-restauration effectuées avant la phase de numérisation.
Cette articulation bénéfique entre l’activité des deux ateliers internes de la BIS, permettant à la fois d’optimiser la qualité des prises de vue tout en garantissant la sécurité de l’intégrité matériel des documents traités, s’est tout particulièrement illustrée à l’occasion du projet LEGETIMAM. Dans le cas des reliures les plus fragiles, les restauratrices ont donné aux opérateurs des instructions précises de manipulation et fabriqué des supports de numérisation sur-mesure afin d’éviter l’apparition de nouvelles dégradations.
Pour en savoir plus sur l’histoire de l’atelier de numérisation de la BIS :
Isabelle Diry-Löns avec la collaboration de Jean-Claude Baillat et Amélia Laurenceau, "De l'atelier de microfimage à NuBIS : le parcours singulier de la bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne à l'ère des bibliothèques numériques", dans : Laurence Bobis et Boris Noguès (dir.), La bibliothèque de la Sorbonne, 250 ans d’histoire au cœur de l’université, Éditions de la Sorbonne, 2021 (Collection « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles », n° 87), p. 257-273.